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Culture Montagne

Le bonheur dans l’alpage

Dans les prés de notre vallée, malgré un long hiver, l’herbe a poussé et on entend ici ou là quelques sonnettes de vaches. D’ici quelques semaines toutes les vaches seront rassemblées de part et d’autre de notre val de Bagnes, à l’alpage de Mille, de Sery, des Grands Plans, de la Marlène… Pour vous faire patienter et en attendant de pouvoir vagabonder dans les plus beaux pâturages de nos montagnes,  voici le portrait d’un artisan peu banal.

Un jeune Bagnard, Nicolas Vaudan se lance dans la fabrication de sonnettes.

A l’aube de ces inalpes, les propriétaires de vaches s’activent afin  qu’elles aient une nouvelle sonnette ou une en état. Autrefois, à Bagnes, il y avait les familles Besse, Oreiller, Melly et Karlen qui étaient des fabricants de sonnettes de renom. Voici aujourd’hui un jeune qui fait revivre l’ancienne forge de son grand-père au Châble. Nicolas Vaudan, mécanicien  et jeune papa d’un petit garçon de quelques mois s’est lancé il y a trois ans dans la fabrication de sonnettes.

D’une aventure à une autre

Après avoir fait de nombreuses escapades et traversées à vélo autour du monde, le jeune homme trainait régulièrement ses pattes dans la forge de son aïeul. Tout était là : l’enclume, le four et quelques outils. Puis il l’a vidée, nettoyée et s’y est intéressé petit à petit pour finalement s’essayer à construire sa première sonnette. Il  suffit d’une étincelle et  la magie opéra sur ce jeune passionné.

Volonté et persévérance

Pour commencer il partagea une bonne centaine d’heures avec son ami Sébastien Luisier, ingénieur en mécanique afin de dessiner en 3D son propre moule. Une fois le moule en forge, il fallut pratiquer! Mais construire la sonnette parfaite, la sonnette qui tape dure et qui chante juste n’est pas de tout repos. Il faut des heures de labeur, de réflexion et d’ajustement. « Il faut surtout beaucoup de patience et de persévérance » nous dit-il. Et son savoir-faire il l’a acquis par la seule force de sa volonté et de ses bras. Il n’a eu que peu de conseils, car les rares fabricants de sonnettes ne révèlent pas les secrets du métier. Il a d’ailleurs écoulé une tonne de tôle avant de réussir sa première « bonne sonnette».

De la passion à un métier d’artisan

Nicolas Vaudan, mécatronicien  partage aujourd’hui un 20% dans le garage du Catogne à Vollèges et un 80% dans sa forge. D’une passion, il est devenu artisan. De ses propres outils jusqu’aux pièces composant sa sonnette, il fabrique également tout à la main: soit le porte-battant, le battant et la poignée. Pour fabriquer une sonnette, il comptabilise pour l’instant une quinzaine d’heures. «Je vais m’améliorer sûrement avec le temps», avoue-t-il.

Les sonnettes à « Vaudan »

Aujourd’hui Nicolas a déjà constitué un petit réseau.  Ses clients viennent d’un peu partout. Valais, Fribourg, Val d’Aoste… Quand les sonnettes ne sont pas accrochées au cou des vaches, elles représentent aussi un symbole suisse très important. D’ailleurs ses sonnettes commencent à se faire remarquer autant dans le milieu que par des collectionneurs, pour des cadeaux de mariage, d’anniversaire ou de départ à la retraite.  Vous pourrez les reconnaître grâce à sa signature « Vaudan ».

Chez Besson Immobilier, nous portons une attention particulière aux traditions ainsi qu’aux symboles suisses. Avide de randonnées et de balades dans notre paysage bagnard, le son des sonnettes nous transporte également dans une dimension mystique au-dessus des alpages que nous chérissons tant.

Découvrez d’autres portraits , des rencontres avec des artisans, des idées de balades ou des tuyaux de la région de Verbier et du Val de Bagnes sur notre blog.

Vous pouvez découvrir plus de photos de Nicolas et de son travail sur son compte instagram sonnettesvaudan.